Wednesday, May 15, 2013

Venezuela



Il est facile de constater que le monde est bien dominé par une idéologie ultralibérale, quasi planétaire. Le cas du Venezuela est révélateur du point de vue de l’interprétation à distance et de ce qu’on voit de près. Nous avons affaire à  une seule version, celle qui correspond aux plus puissants, qui ont, disons-le, “le prestige de la parole” du pouvoir économique, une classe supérieure qui se croit vraiment supérieure et qui souhaite récupérer le pouvoir coûte qui coûte. Elle peut parler, hurler, insulter, dénigrer les “gens sans droit à la parole”. Il s’agit bien d’une domination symbolique presque totalitaire qui neutralise toute capacité de réaction, qui soumet des populations  entières aux mêmes paradigmes et laisse obsolètes les institutions démocratiques (surtout à la droite qui n’a jamais respecté les résultats émis par le Conseil national électoral de ce pays) C’est justement de cela qu’il s’agit au Venezuela. Le projet “Chávez” a pendant quatorze ans essayé de redonner le prestige aux institutions en plein recul face à la dépolitisation de la société, il a mené une lutte contre le “mépris des classes populaires” en créant les espaces pour une démocratie directe, au travers des Conseils communaux, des Assemblées populaires et des pôles dits patriotiques, de façon à faire circuler le pouvoir en imprégnant de son soutien les plus importants: les  démunis. Sa mort a été un scandale, puisque non attendue, puisque sa seule personne représentait une sorte de figure totémique, devenue à la fin un “excès de leadership” qui n’a pas permis de façonner une structure de véritable parti politique comme il aurait fallu.  L’alternance politique traditionnelle n’a pas eu lieu car ce projet bolivarien prenait encore son essor, en fin, la grille de lecture et la compréhension des faciès de ce procès n’a jamais bougé d’un poil, sauf à de rares exceptions. Elle se balade entre le stéréotype du dictateur latino-américain et celui du caudillo dans la lignée d’un Général Peron, on a pris la partie (le fait que Hugo Chávez soit militaire, sa position anticapitaliste, que d’autres pays suivent, tels la Bolivie, l’Equateur, l’Argentine etc…) pour le tout, et cela n’a fait que renforcer les préjugés d’une opinion publique qui est sous l’emprise de l’idéologie  ultralibérale, l’opportunisme politique (il est facile de critiquer le Venezuela) et cette “étrange dictature” comme l’a appelé Viviane Forester, de la logique de marché. Avec un extraordinaire esprit de synthèse on a réduit tout a une pseudo-dictature où les élections ne seraient qu’une image de façade pour légitimer le pouvoir, les intérêts malfaisants d’une minorité, bien que les images de la mort de son leader aient montré le contraire, bien que les élections  -avec 250 observateurs internationaux, parmi lesquels la fondations Carter- se sont passées en toute transparence, en dépit de la systématique méfiance d’une opposition qui n’a fait que semer le trouble, la peur, l’insécurité, par caprice ou par mépris des classes populaires. Oui, il y a plein de défaillances, de conflits et des choses encore a réviser dans ce projet bolivarien, mais le Venezuela et le seul pays a avoir entamé une véritable dialectique au sein du pouvoir avec une grande partie de sa population, que les “Misions” ne sont pas, comme on le prétend, des appareils de propagande sinon des “ponts” entre le gouvernement et ses citoyens, des “lieux de paroles et de création de sens”. Ceci dit, ce sont les pauvres qui détiennent le pouvoir, ce qui insupporte la droite qui se montre intolérante et aveugle, sans comprendre ce qui se passe dans son propre pays.
Il y a eu des audits pendant et après les élections du 14 avril, tandis que le candidat de la droite menait une campagne féroce, avant et pendant les élections, pour diaboliser le CNE. La scène finale était déjà connue, l’opposition dirait qu’il y avait eu fraude, mais personne ne dit mot. L’hégémonie sur l’information dans les milieux de presse internationale est absolue. Personne n’a rien dit, ni regretté les dix morts militants chavistes le lendemain, les actes de vandalisme, les agressions, tout le monde a crié « au loup » les jours de la querelle au sein de l’Assemblée nationale. Mais ce que personne ne dit encore, c’est qu’on dénonçait “un coup d’état à l’Assemblée” (sic), parce que son président refusait de donner la parole à ceux qui ne reconnaissaient pas le Président élu, car dans cette bataille des mots tout pèse: dire que Nicolas Maduro « est illégitime », que « l’opposition a gagné les élections », veut dire, “il n’y pas de Président”, donc, prenons le pouvoir et donnons-le à Henrique Capriles. Tout simplement. Tout se joue sur le plan de la communication.  La droite, voire, extrême, dans sa façon de s’exprimer, de manipuler l’opinion publique, se montre puissante, elle profite de la fragilisation du pouvoir des chavistes, de ses failles, elle existe à travers ces failles, mais elle n’a rien à proposer si ce n’est de revenir au passé, pulvériser la coopération latino-américaine (la xénophobie est au jour), marcher sur les renforcement des liens entre les pays du continent qui sont plus que jamais convaincus qu’il détiennent;  avec ses populations sorties des cavernes, ses destins. Combien de temps peut résister ce gouvernement ce lynchage médiatique? On ne saurait dire, mais il y a une responsabilité historique face à ce peuple qui ne cesse de se faire en empruntant des valeurs telles que la solidarité, la dynamique collective, la transparente et le dialogue, pouvons nous rester indifférents à tout cela?




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